♫ I can’t believe the news today, i can’t close my eyes and make it go away ♫

Spencer Flemming est un homme de science. Il fait partie de ceux qui, comme Saint-Antoine, ne croient que ce qu’ils voient ou, plus concrètement, ce qu’ils ont réussi à démontrer. Pour lui, la vie est une vaste équation, un énorme code binaire à l’instar de toutes ces machines que l’Homme s’est mis à concevoir au fil des siècles et aujourd’hui, il s’apprête à entrer dans l’Histoire à son tour. Il est convaincu de détenir ce qui révolutionnera la science et qui servira probablement dans d’autres domaines si les résultats s’avèrent concluants. Derrière lui, une assemblée de scientifiques et de bureaucrates attendent près de l’immense baie vitrée que Spencer presse enfin le petit bouton de la télécommande qu’il tient entre ses mains. Un simple bouton. Il n’est pas loin de la consécration tant attendue et il peut même l’effleurer du bout des doigts. Plongé dans ses pensées, un sourire se dessine sur ses lèvres. « Professeur Flemming ? Nous n’attendons plus que vous. ». Les spectateurs semblent tout aussi impatients que lui de voir si le scientifique allait tenir ses promesses. Il leur avait promis une révolution mais, ils ne se doutaient pas à quel point ils allaient être servis. Flemming non plus, d’ailleurs. Sûr de lui, il presse enfin le bouton… Cet acte pourtant anodin est aussitôt suivit d’une violente explosion et de plusieurs secousses qui leur font perdre l’équilibre. Spencer ne comprend pas. Cela fait pourtant des années qu’il travaille sur ce projet de nanites. Ce qui devait être l’aboutissement de toute une vie de travail acharné tournait à présent au fiasco et serait désormais l’aboutissement d’une carrière scientifique en plein essor. Le bruit strident de l’alarme se met alors à retentir et les bureaucrates commencent à s’inquiéter en voyant les scientifiques s’agiter comme des fourmis après un coup de pied dans leur fourmilière. Malgré la panique, le Maire s’approche de Flemming, totalement abasourdi face au désolant spectacle qu’il voyait depuis la baie vitrée : une partie de la ville venait de s’effondrer comme un vulgaire château de cartes. Cette explosion n’était sûrement pas prévue dans le programme de cette expérience censée être inoffensive. « Mon Dieu, Flemming… Qu’avez-vous fait ? ».

Journal télévisé du Dimanche 3 juillet 2011

« Ici June Stewart, votre envoyée spéciale de la chaîne CNN. Je me trouve actuellement en bordure de la ville de Tucson en Arizona. Comme vous pouvez le voir derrière moi il y règne une atmosphère chaotique depuis l’explosion d’un laboratoire expérimental survenue il y a quelques jours et dont la cause reste aujourd’hui encore inexpliquée. Le dernier bilan fait état d’une dizaine de morts et d’une trentaine de blessés. La tension est palpable ici. On peut lire la terreur et la colère sur le visage des habitants de Tucson, autrefois réputée pour être une ville sans problèmes. Le Maire a récemment fait discours dans lequel il invite les citoyens au calme. Il a tenu à ce qu’aucune question ne lui soit posé et a laissé sous entendre que le gouverneur interviendrait bientôt dans cette affaire mais, ce n’est pas tout : il se murmure que les forces militaires pourraient être déployées d’ici quelques jours dans le but d’installer un cordon de sécurité autour de la ville. Ce pseudo-attentat soulève bon nombres de questions et de douloureux souvenirs liés au 11 septembre bien que ces derniers ne soit aucunement comparables. A l’heure actuelle, la possible mise en quarantaine de Tucson n’est encore qu’une rumeur cependant, la colère gronde chez les citoyens qui veulent des réponses à leurs questions. Tous espèrent obtenir satisfaction mercredi, date officielle de l’arrivée du Gouverneur sur le sol de Tucson. »

Discours du gouverneur, mercredi 6 juillet 2011

« […] Ce n’est pas uniquement la ville de Tucson qui a souffert mais, les États-Unis d’Amérique. Je voudrais rendre hommage à toutes ces personnes qui ont perdu la vie […] Enfin, je voudrais adresser un message à leurs proches : je sais que vous voulez tous que justice soit faite et sachez que je vais tout mettre en œuvre pour arrêter les terroristes responsables de cette tragédie […] A l’heure actuelle, nos experts ont découvert que des nanites avaient été libérées lors de l’explosion du complexe scientifique et que suite à cela certaines personnes s’en sont trouvées contaminées, c’est pourquoi je demande la mise sous quarantaine immédiate de Tucson avec surveillance militaire. […] »

Interruption des programmes, piratage des chaînes TV le 23 août 2011

« Ceci est un cyber flash, souffle de la liberté. Le piratage du câble durera exactement 60 secondes, on ne peut le localiser, on ne peut l’interrompre et c’est la seule voix encore libre qui reste dans cette ville. Ce message s’adresse à tous les habitants de Tucson : On vous a menti. L’explosion n’a jamais été orchestrée par des terroristes mais, elle est le fruit d’une expérience qui n’a pas été approuvée par le département scientifique et le Maire de cette ville n’y est pas étranger. J’ai en ma possession des preuves accablantes que je compte bien dévoiler au grand jour quand le moment sera venu. Nous ne pouvons laisser ce crime impuni. Vous entendrez encore parlez de moi. Coupé. »