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 ELIJAH ★ i'm a teddy bear doctor

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Elijah F. McGabe
Elijah F. McGabe

ELIJAHthe teddy bear doctor

ELIJAH ★ i'm a teddy bear doctor Tumblr_lltsv7GEuH1qbdfj5
Ҩ date d'inscription : 20/07/2011
Ҩ messages : 235
Ҩ avatar : Jensen Ackles
Ҩ activité : Cardiologue & Pédiatre
Ҩ âge : 30 ans
Ҩ situation : Célibataire
Ҩ localisation : Tucson, Arizona
Ҩ humeur : Inquiet
Ҩ copyrights : dodixe, tumblr


WELCOME IN HELL ...
Ҩ you belong to : i won't give up
Ҩ are you free ?: ouvert(e)
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ELIJAH ★ i'm a teddy bear doctor _
MessageSujet: ELIJAH ★ i'm a teddy bear doctor   ELIJAH ★ i'm a teddy bear doctor Icon_minitimeDim 21 Aoû - 19:51


ÂGE30 ans LIEU DE NAISSANCEPittsburgh, Pennsylvanie ORIGINESAméricaine, Irlandaise et Canadienne MÉTIERTitulaire en cardiologie et pédiatrie SITUATIONCélibataire STATUT SOCIALAisé GROUPEI won't give up

i don’t want to miss a thing
La respiration haletante, la sueur perlant sur son front et le rythme cardiaque donnant l’impression que son cœur allait finir par se déloger de la cavité qui le maintenait en place, tout indiquait que le petit Elijah Finn McGabe, âgé de 6 ans, venait de faire un cauchemar. Un de plus depuis que sa mère avait quitté le domicile, six mois plus tôt, emportant Emmalee, sa sœur jumelle. Ce souvenir était parfaitement ancré en lui, marqué à l’aide d’un tisonnier brûlant et comme à chaque fois, il revivait la journée dans les moindres détails.

►FLASHBACK◄

Les choses avaient commencé à devenir inquiétantes lorsque les jumeaux s’étaient aperçus de l’absence de leur père. De mémoire, jamais Clay McGabe, inspecteur de police, n’avait manqué le petit-déjeuner et pour cause, c’était le seul moment de la journée où toute la petite famille était enfin réunie mais, ce fut le comportement anormalement nerveux et agressif de leur mère qui les inquiéta davantage. Le dialogue était impossible, Lydia s’emportait à la moindre question et au moindre geste de travers, Emmalee en avait malheureusement fait les frais et semblait inconsolable. En bon frère qu’il était, Elijah échangea son bol contre le sien en lui donnant ainsi le reste de ses céréales préférées qu’elle avait demandé et qui était à l’origine de la dispute mère/fille. Il ne supportait pas voir des personnes tristes autour de lui, en particulier sa jumelle. La voir pleurer ainsi lui fendait le cœur et lui donnait presque envie de se joindre à elle cependant, l’absence de son père faisait de lui le seul homme de la maison. Elijah se conduisit comme un vrai petit soldat prêt à encaisser les coups durs. Soudain, le téléphone retentit dans la cuisine, sa mère s’empressa d’y répondre tandis que l’enfant observait la scène avec grand intérêt. « Allô ? ». Lorsqu’elle reconnut la voix de son interlocuteur, le visage et le ton guilleret feinté de Lydia se décomposèrent aussitôt. « Non, Clay. On n’aura pas encore cette conversation […] Le temps de penser à quoi ? Tu as deux enfants à la maison. […] Très bien, alors ne le fait pas ! Il n’y a rien de plus à ajouter. ». Elle ne lui laissa pas le temps de répliquer et raccrocha aussitôt puis, resta quelques secondes méditative près du téléphone, soupirant bruyamment pour tenter de ne pas flancher.

Elijah n’hésita pas une seule seconde, il se leva de table et s’approcha de sa mère puis, il encercla sa taille de ses petits bras pour lui faire un câlin. « Tout va bien, maman. Papa t’aime encore. Je t’aime aussi. Je ne te quitterai jamais. ». Lydia passa une main dans les cheveux de son fils et s’accroupit pour être à sa hauteur. Elle le dévisagea avec douceur, prit son visage entre ses mains délicates et déposa un baiser sur son front. « Tu es mon petit ange. ». Lydia enviait l’ignorance de son fils. Il ne savait pas que son père était en fait le dernier des salopards et qu’il l’avait trompé à plusieurs reprises, allant même jusqu’à mettre enceinte une autre femme. Ce n’était pas Clay qui allait la quitter mais, c’était elle qui partirait. Lydia s’y prépara toute la journée durant, confiant les jumeaux à des amis proches le temps d’organiser sa grande évasion, elle comptait rejoindre ses parents aux abords pour recommencer une nouvelle vie loin de Clay et de ses infidélités cependant, les choses ne se déroulèrent pas comme prévu. Des jumeaux, Elijah était de loin le plus observateur, il avait compris que quelque chose se tramait. Que sa mère comptait les emmener en balade et qu’ils ne retourneraient jamais à la maison. Allongé par terre, il observait Emmalee du coin de l’œil, celle-ci semblait aussi comprendre que l’heure était grave puisqu’elle dessinait quelque chose pour leur père. Il était temps pour lui de passer à l’action d’autant plus que la nuit commençait à s’abattre sur la ville de Pittsburg, Elijah se redressa et marcha jusqu’à la porte. « Où tu t’en va ? ». Sa moitié le regardait avec des yeux curieux, prête à le suivre avant qu’il ne secoue la tête de gauche à droite pour lui intimer l’ordre de rester. « Je vais retrouver papa, je dois lui parler d’homme à homme. » dit-il en levant le menton avec fierté. « Je vais réparer et je vais lui demander de revenir à la maison mais, tu ne peux pas venir avec moi. ». Emmalee afficha un moue boudeuse et croisa les bras en lui tirant la langue. « Si tu veux, je peux lui donner le dessin que tu as fait. ». Un grand sourire illumina le visage de sa sœur jumelle qui acquiesça d’un signe de tête et lui confia son œuvre d’art. « A toute à l’heure, petite sœur. ». Il l’appelait toujours « petite sœur » alors que théoriquement, elle était venue au monde 4 petites minutes avant lui mais, Emmalee ne s’en plaignait pas, bien au contraire. Son besoin d’être protégée allait de paire avec le côté attentionné d’Elijah. Les jumeaux étaient dépendants l’un de l’autre mais, cette dépendance fraternelle allait être sérieusement mise à mal. Il ignorait que c’était les derniers mots qu’il échangeait avec elle. Lorsqu’Emmalee expliqua à Lydia que son frère était partie en « mission » pour raisonner leur père, elle n’eut d’autre choix que de prendre la route sans attendre, laissant son fils derrière elle. Lydia se fit la promesse de venir le rechercher mais, elle savait au fond d’elle que ce serait impossible.

[…]



Le dessin de sa sœur à la main, Elijah resta un moment à observer la devanture du poste de police où travaillait son père et dans lequel il s’apprêtait à entrer pour la toute première fois. Il avait l’impression de rapetissé sur place. Pour lui, comme pour n’importe quel fils de policier, son père était un héros mais, il ne savait pas où le trouver dans ce grand bâtiment et puis, ces gardes postés à l’entrée lui flanquaient la trouille. Après un moment d’hésitation, Elijah s’avança vers eux. « Hey. Andrews. C’est qui ce môme ? ». Le dénommé Andrews plissa les yeux pour apercevoir la silhouette de l’enfant et haussa les épaules. « Aucune idée ». L’agent de police observa son collègue, décontenancé. « C’est tout l’effet que ça te fait ? Au cas où tu l’aurais remarqué, ce n’est pas une heure à laisser traîner un môme dehors. ». Andrew poussa un soupir et roula des yeux. « C’est pas le mien, que veux-tu que j’y fasse, Gates ? ». Un grognement rageur lui échappa et Julian s’accroupit près de l’enfant pour être à sa hauteur. « Hey buddy. C’est un très beau dessin que tu as là… Qu’est-ce que tu fais dehors à cette heure-ci ? ». Elijah se pinça les lèvres et posa le dessin tout contre son cœur, il était prêt à répondre lorsque son père l’interpella. « Elijah ? ». L’intéressé se mit à courir et se jeta dans les bras de son père en veillant à ne pas abimer le dessin. « Hey ! Qu’est-ce que tu fais là, mon grand ? Maman sait que tu es là ». Le petit garçon se décolla de son père en secouant la tête de gauche à droite et finit par lui tendre le dessin de sa jumelle. « Emmalee a dessiné pour toi. On ne veut pas partir, on veut rester avec toi. Il faut que tu ailles parler à maman. ». Clay fronça légèrement les sourcils, il ne voyait pas où son fils voulait en venir exactement. D’un signe de tête, il congédia l’agent Gates qui retourna à son poste auprès de l’imperturbable Andrews. « De quoi tu parles, Elijah ? On ne va pas se séparer… Et puis, tu n’aurais pas dû partir de la maison sans rien dire, maman va s’inquiéter. ». L’enfant observa son père d’un air surpris. « Mais… Si vous ne vous séparez pas, pourquoi maman prépare ses valises ? Elle part en voyage ? ». Une lueur d’angoisse passa dans le regard émeraude de son père. « QUOI ? ». Bien vite, il l’attrapa par le bras et le conduisit jusqu’à son véhicule. « Attache ta ceinture ! » ordonna-t-il avant de démarrer en trombe jusqu’à leur petite maison en bordure de la petite ville mais, il était trop tard, elles étaient déjà parties. « Papa ? ». Les yeux brillants et le ton suppliant d’Elijah le ramenèrent à la réalité, il cessa sa fouille de leur petite chaumière et se mit à pleurer à son tour. Ce fut la première fois qu’Elijah voyait son père verser une larme. La première fois qu’il le voyait aussi abattu. « C’est toi et moi maintenant… ».

►FIN DU FLASHBACK◄

[…]



Ceux qui lui ont dit un jour que la douleur s’atténuerait avec le temps sont vraiment des idiots. Les années avaient passé mais, Elijah souffrait toujours autant de l’absence de sa mère et de sa sœur jumelle, c’était comme s’il était incomplet. Quant à son père... son père… Il était devenu un fantôme dans sa vie, trop occupé à combattre ses propres démons. Il avait entamé une descente aux enfers depuis tellement d’années qu’il avait fini par perdre son job, sa seule motivation. Sans ça, il avait l’impression de ne servir à rien. Il était le seul à blâmer dans l’histoire parce qu’il s’était servi de son métier pour retrouver son ancienne compagne ainsi que sa fille mais, il en était venu à opérer en dehors de sa juridiction, allant jusqu’à harceler les proches de cette dernière. Un tel comportement ne pouvant être toléré, il s’était vu radié des forces de l’ordre et occupait désormais le fauteuil du salon. Clay McGabe carburait à présent aux cigarettes, bières, whisky et programmes télévisés sans importance, un train de vie monotone à l’image de ce qu’il était devenu… Comme les malheurs n’arrivent jamais seuls, il se découvrit également quelques problèmes de santé. Ainsi, en plus d’avoir à supporter l’abandon de sa mère qu’il commençait à détester et le vide causé par le manque de sa sœur jumelle, Elijah devait supporter les accès de colère d’un père devenu violent. Il se souvient encore de la première raclée et de la promesse de ne plus jamais recommencer mais, il ne s’était pas arrêté pour autant. Voilà comment on remerciait cet enfant qui avait dû grandir trop vite. Arriva ensuite la phase tant redoutée par les parents : l’adolescence. Si Elijah échappa au fléau de l’acné, il se forgea un caractère d’acier. Il était tellement blessé que sa carapace lui servait à cacher son mal être, lui qui était pourtant profondément humain. C’est ainsi qu’il devint insolent, impulsif et bagarreur, allant même jusqu’à se battre avec son propre père. Malgré tout il restait un très bon élève, réussissant sans grands efforts. Il avait la chance d’avoir la popularité – bien qu’il ne s’en était jamais soucié – et l’intelligence.

Gradé avec les honneurs, Elijah était destiné à un brillant avenir malgré son sale caractère. Grand passionné de sport, il rêvait d’en faire son métier et les propositions de bourse pleuvaient de toutes les plus grandes écoles tant et si bien qu’il ne savait quelle université choisir. Son père lui proposa d’aller en visiter et le jeune homme accepta mais, le destin s’acharna une fois de plus sur les McGabe. Clay était au volant lorsqu’une douleur lui traversa la poitrine et irradia son bras gauche, reconnaissant les signes précurseurs d’une crise cardiaque, Elijah l’incita à s’arrêter mais, son père ne l’entendait plus. Son pied écrasait déjà l’accélérateur, le véhicule grilla la priorité d’un carrefour et fut percuté de plein fouet par un camion. La vieille Chevrolet fit plusieurs embardées avant d’atterrir dans un champ. On ne sait par quel miracle les McGabe ont survécu à la violence du choc mais, des deux, Elijah fut sans doute celui qui fut le plus gravement blessé. Quatre mois durant, il resta plongé dans le coma.


[...]

Elijah émergea avec lenteur. C’était une drôle de sensation. Il avait comme l’impression de sortir la tête de l’eau. Tout était soudainement amplifié. Les mouvements autour de lui, le bruit strident du monitoring, l’odeur typique des hôpitaux et enfin la lumière qui lui paraissait aveuglante après autant de temps passée dans le noir, il poussa un gémissement et chercha à s’en protéger les yeux mais, une silhouette était déjà penchée au-dessus de lui. « Elijah ? Elijah ? Tu es réveillé mon garçon ? ». Il fronça les sourcils, ses paupières lui semblaient encore trop lourdes mais, il n’avait pas besoin d’ouvrir les yeux pour reconnaître la voix de son père. « Papa. » marmonna-t-il faiblement. Ce simple mot semblait lui faire autant plaisir que la première fois où il l’avait prononcé. « Un médecin, vite ! MON FILS EST RÉVEILLÉ ! ». De nouveau, un gémissement lui échappa. Il avait l'impression d'avoir la gueule de bois. « Comment tu te sens fiston ? ». Elijah passa faiblement une main et ouvrit difficilement ses yeux. « Comme quelqu’un qui s’est pris un bulldozer et à qui on vient de crier dans les oreilles. C’est plutôt à moi de te poser cette question. ». Sa vision était rendue floue mais, il voyait son père sourire. « En quatre mois j’ai eu le temps de récupérer. ». Cette fois-ci, Elijah fut totalement réveillé. « Répètes-moi ça. ». Clay se mordilla la lèvre, il ne savait pas par où commencer. « Tu es dans le coma depuis quatre mois, j’ai bien cru te perdre… ». Elijah afficha un air plus qu’étonné, il posa les mains sur le lit, prêt à se redresser mais, le médecin et les infirmières entrèrent dans la chambre et ne lui laissèrent pas le temps de respirer. Il tenta de les repousser en effectuant de grands gestes avec ses bras puis tenta de se redresser lorsque qu’un détail inquiétant le frappa. « Que se passe-t-il, Monsieur McGabe ? ». Cette fois-ci, une expression d’horreur marqua ses traits. « Mes… Mes jambes. ». Tous le regardaient avec incompréhension alors que les larmes lui montaient aux yeux. « Papa ! Mes jambes… Je ne sens plus mes jambes ! ».

Le verdict fut sans appel. Elijah avait perdu l’usage de ses jambes et les médecins doutaient qu’il le retrouve un jour, pour lui, le monde venait tout juste de s’écrouler. S’en était terminé de ses ambitions de sportif mais, il avait tout de même remporté une bataille : son père avait entamé une cure pour arrêter de boire et il envisageait de quitter la Pennsylvanie pour l’Arizona, un climat qui était, d’après lui, plus propice au rétablissement de son fils.

Elijah intégra l’université de Tucson en cours d’année, dans une classe préparatoire et adaptée à son handicap où il pouvait étudier un peu de tout afin de choisir sa future vocation. Se faire des amis ne fut pas difficile, beaucoup de personnes l’entouraient, l’aidaient... Même son père avait changé, il s’était trouvé un travail et l’emmenait de temps en temps à ses séances de rééducation que les médecins de Pittsburg avaient jugé inutile et pourtant, elles portèrent leur fruit. Elijah s’était battu. Il y avait eu des hauts et des bas mais, il avait finalement récupéré l’usage de ses jambes en l’espace d’un an. Sa devise est finalement devenue : « Never Say Never » qui, suite à un pari avec des amis, se retrouve aujourd’hui tatoué sur sa cuisse et lui vaut désormais le surnom pitoyable de Justin Bieber (pour ceux qui le savent uniquement) Cette phrase est symbolique, non pas parce qu’il a perdu son pari mais, parce qu'elle est bras d’honneur aux médecins de Pittsburg. Par la suite, il a développé un certain optimisme. Côtoyer l’univers médical lui a donné envie de faire carrière dans ce domaine, il entama donc un long cursus. Interne, il sauva la vie d’un enfant de huit ans à la suite de quoi il hésita entre cardiologie et pédiatrie puisqu'il a un très bon feeling avec les enfants. Il n’est plus le jeune homme impulsif, bagarreur et insolent qu’il l’était auparavant mais, il a toujours sa carapace. Aujourd’hui, Elijah est empathique, passionné, profondément humain mais, secret. Il ne parle jamais de son enfance et le souvenir de sa sœur jumelle le hante toujours. Titularisé, il a finalement les deux spécialités qui l'attiraient à l'époque de son internat et même si cela lui prend beaucoup de temps, il n'échangerait son travail pour rien au monde. Récemment, il a découvert que son père envoyait des courriers à l’adresse de ses grands-parents maternels, au Canada, dans l’espoir qu’ils les transmettre à Lydia. Ce dernier lui a avoué avoir envoyé son bracelet d’hôpital lorsqu’il était dans le coma mais, qu’elle n’avait pas donné signe de vie… Cette nouvelle attrista Elijah au point qu’aujourd’hui, il déteste sa mère mais, il ignore qu’en fait, ses grands-parents n’ont rien transmis, qu’ils sont morts, qu'Emmalee a elle aussi découvert le pot aux roses et qu'elle compte bien le rejoindre à Tucson.


doux ☤ impulsif ☤ sensible
blessé ☤altruiste ☤ secret

enjoy the silence



Lorsqu’Elijah prit conscience qu’il était allongé sur la surface dure du macadam et que ses membres étaient en proie à une douleur lancinante, son premier réflexe fut d’afficher une grimace avant même d’ouvrir l’œil. Il avait l’impression qu’un pivert martelait sa boite crânienne, par réflexe, il passa une main dans ses cheveux à l’endroit où sa tête avait brutalement heurté le bord d’un trottoir et ses doigts trouvèrent un liquide chaud et poisseux qu’à l’odeur il n’eut aucun mal à associer au sang, un sentiment particulier qu’il retrouvait même dans sa bouche. Que s’était-il passé ? Difficile à dire tant ses pensées étaient encore floues cependant, lorsqu’il consentit enfin à ouvrir les yeux il fut soudainement frappé par la réalité. Il ne l’avait pas rêvé, cette explosion s’était bel et bien produite alors qu’il profitait d’une de ces rares journées de repos sous le soleil de plomb de Tucson. Il y avait eu ensuite cette déflagration d’une violence telle qu’il fut brusquement projeté quelques mètres plus loin. Les yeux ouverts, il pouvait à présent faire l’inventaire de ses blessures. Son réflexe fut en premier lieu de vérifier sa motricité, Elijah fut soulagé de constater que ses jambes lui répondaient toujours, c’était devenu sa hantise depuis sa période « fauteuil roulant » qu’il ne se voyait pas recommencer. Il passa donc au reste : plaie au niveau du crâne, balafre au front et probablement quelques côtes cassées à cause de la moto qui lui compressait le buste rendant sa respiration difficile. L'odeur de chair brûlée lui arracha une mimique de dégoût. Il eut soudainement le cœur au bord des lèvres mais, il se mit à tousser réveillant la douleur de ses côtes fracturées, ses poumons étaient tellement agressés par la fumée qu'il ne parvenait pas à respirer correctement. Il se débarrassa avec difficulté de l’engin et tâcha de se remettre debout pour avoir une vue d’ensemble sur le chaos qui régnait à présent dans la ville. Elijah resta interdit devant le désolant spectacle qui s’offrait à lui, une partie de Tucson venait tout juste de s’effondrer comme un vulgaire château de cartes. La gorge nouée, il pensa immédiatement à ses proches en priant pour que rien ne leur soit arrivé mais, pour l’heure, il devait se concentrer et mettre toute l’énergie qui lui restait à chercher d’éventuels survivants parmi les corps qui jonchaient le sol. L’homme passa de corps en corps, certains se réveillaient, d’autres pas...

Sous les ordres d’Elijah, le seul médecin de l’assemblée, les valides l’épaulèrent en le soulageant des blessés légers. Il venait tout juste d’en finir avec une hémorragie lorsque la personne chargée de trouver d’éventuels survivants l’interpela. « Docteur, par ici ! ». Rapidement remplacé par une aide-soignante, Elijah le rejoignit en faisant aussi vite qu’il le pouvait. « Que se passe-t-il ? ». Pour toute réponse, il s’écarta légèrement. Une jeune femme s’y trouvait, baignant dans son propre sang. Pas besoin d’être médecin pour savoir qu’elle était dans un état critique, il n’y avait qu’à voir la pâleur de son visage. « Ramenez toutes les personnes disposées à m’aider et en état de le faire. ». L’inconnu acquiesça d’un signe de tête entendu et s’écarta de lui aussitôt. Bien que lui-même en état de choc, il ôta sa veste pour la couvrir et s’intéressa à ses blessures. « Quelqu’un aurait une ceinture qui pourrait faire office de garrot ? ». La demande fut aussitôt suivit par la réponse d’un des blessés venu l’aider, il lui donna quelques indications et celui-ci s’exécutait aussitôt avec toute la délicatesse dont il était capable. Le pauvre homme tremblait légèrement mais, les mots rassurants d’Elijah semblaient le rendre plus confiant. Il fallait à tout prix contacter les secours en priant pour que les lignes téléphoniques soient restées intactes malgré l’explosion. Le médecin tâtonna ses poches à la recherche de son cellulaire qu’il trouva finalement au sol, à quelques mètres de lui, réduit en mille morceaux. « C’est bien ma veine. » marmonna-t-il. Visiblement, son « assistant » avait compris et lui tendait le sien, Elijah le remercia et composa aussitôt le 911. « 911, quelle est votre urgence ? ». Le médecin fronça les sourcils et se garda de répondre d’un cinglant : « Vous vous foutez de moi ? », ce n’était pas le moment surtout avec une jeune femme sur le point de passer l’arme à gauche. « Ecoutez-moi bien. Je suis le Docteur Elijah McGabe, Tucson vient de subir une explosion et je suis entouré de nombreux blessés. Je me trouve en ce moment même avec une jeune femme grièvement blessée : plusieurs fractures, une hémorragie que j’essaie de stopper avec un garrot, une commotion cérébrale et probablement les organes internes endommagés. Envoyez vos effectifs au croisement de la 22ième et Swan Road. ». Après avoir eu confirmation de l’envoie des ambulances à cette adresse, Elijah raccrocha et concentra de nouveau toute son attention sur la jeune inconnue qui reprit conscience une micro-seconde, juste assez pour l'entendre dire : « Accrochez-vous... Je ne vous laisserai pas tomber. ».

[…]

La sirène de l’ambulance émit un dernier avertissement en arrivant dans le sas des urgences de l’hôpital de Tucson. A peine le premier véhicule fut-il à l’arrêt qu’Elijah en sortit aussitôt, se tenant les côtes d’une main et poussant le brancard de l’autre. Tel un automate, il fit un rapide briefing de la patiente dont il ignorait encore la véritable identité. Son cuir chevelu et son visage étaient en sang, nécessitant probablement quelques points de sutures quant à ses côtes, elles lui faisaient un mal de chien ! Cependant, Elijah s’obstina à rester auprès de la jeune femme et chassa l’infirmière venue s’occuper de lui comme il l’aurait fait pour une mouche. « Mais enfin Docteur, vous êtes blessé ! ». Il fit volte-face. « Comme tous ceux qui franchissent cette porte à la différence que je tiens encore debout et que je compte bien honorer le serment d’Hippocrate. Ce n’est pas comme si j’étais à l’article de la mort ! ». Il était bien décidé à rentrer dans ce bloc-opératoire et à assister au besoin, même si la médecine d’urgence n’avait jamais été sa spécialité, c’est alors que son regard fut attiré par l’un de ses amis chirurgien. « Je m’en occupe, Elijah. C’est la panique ici et si nous avons vraiment besoin d’aide soit sûr qu’on te bipera mais, pour l’instant, tu devrais te faire ausculter et te débarbouiller un peu, tu es couvert de sang et de suie. ». Il soupira et finit par déposer les armes. Elijah se laissa faire docilement, camouflant quelques grimaces de douleur tout en faisant taire ses gémissements, le regard ailleurs. Qu’avait-il pu se passer pour qu’une telle explosion survienne ?

[…]

Il quitta la salle d’examen quelques heures plus tard après qu'on lui ait collé un masque à oxygène et fait faire un rapide détour à la radiologie confirmant ainsi son précédent diagnostic. Chaque mouvement réveillait un peu plus la douleur de ses côtés cassées mais, Elijah ne laissa rien paraître. Seuls l’importante plaie qui lui avait coûté quelques points de suture, le sang qui recouvrait son cuir chevelu et les quelques égratignures ci et là prouvaient qu’il était une victime de l’explosion au même titre que ceux qui peuplaient les urgences. Personne n’avait encore fait appel à lui, il commençait sérieusement à tourner comme un lion en cage et les autres pédiatres l’avaient flanqué à la porte du service en le voyant dans un tel état avec pour seule explication qu’il ferait probablement peur aux enfants. Foutaises. Il retourna donc là où il se sentait un tant soit peu utile : près du bloc-opératoire où était rentré sa patiente en étant muni d'un café histoire d’être au taquet si l’on venait à faire appel à lui. Elijah se dirigea vers la salle d’observation, celle qui était située en hauteur et qui permettait aux internes d’assister à une opération en tant que « spectateur » mais, à son grand étonnement, il n’était pas seul. Une silhouette qu’il identifia comme étant Nahla se trouvait déjà sur place. Elijah s’approcha doucement de son interne, se demandant ce qu’elle pouvait bien faire là et fronça les sourcils lorsqu’il remarqua que les larmes avaient creusé d’importants sillons sur son visage. Son regard se posa alors tour à tour sur sa collègue et sur le corps inanimé de la jeune femme qui se trouvait en salle d’opération, Elijah en arriva rapidement à la conclusion qu’il s’agissait de sa sœur. Il vint s’asseoir à ses côtés le plus doucement du monde, comme s’il craignait de lui faire peur mais, Nahla ne bougea pas d’un millimètre complètement absorbée par ce qui se passait en contrebas. Pour manifester sa présence, il posa délicatement une main sur son épaule, se penchant légèrement vers elle et la regardant d’un air grave. « Nahla ? ». La jeune femme sembla sortir de sa torpeur et eut une légère réaction avant d’essuyer ses larmes d’une main fébrile. Ils ne s’étaient jamais côtoyés en dehors du cadre professionnel et même dans l’exercice de leurs fonctions ils avaient rarement échangé notamment à cause de la double responsabilité d’Elijah au sein de l’hôpital mais, Nahla lui faisait de la peine et comme à chaque fois qu’il voyait quelqu’un pleurer, son cœur se serrait un peu plus. Il ne voulait pas engager la conversation au risque de la troubler davantage et que pouvait-il dire ? Que c’était lui qui l’avait trouvé ? Qu’elle allait s’en sortir ? Comment pouvait-il seulement le lui promettre alors qu’il l’avait trouvé dans un état critique ? Il trouva un intérêt soudain pour le contenu de son café qu’il finit par lui tendre. Elle en avait plus besoin que lui et il se doutait que l’attente serait longue. « C'est ma petite sœur ... elle était sortie faire des photos en ville cet après-midi pour me laisser la maison pour que je puisse dormir. J'ai toujours veillé sur elle, elle a toujours eu une santé fragile et là ... ». Perdre une sœur qu’on s’était juré de protéger. Elle l’ignorait mais, Elijah était le mieux placé pour la comprendre. Ne trouvant pas les mots nécessaires, il se contenta de l'attirer tout contre lui en faisant abstraction de la douleur puis, respecta le silence qui s'était interposé entre eux, uniquement troublé par les échanges entre chirurgiens.

[...]




PRÉNOM/PSEUDOLilou ÂGE20 ans COMMENT AS-TU CONNU LE FORUM ?Par mes propres moyens, j'en suis l'une des administratrices NOMBRE DE COMPTEun PRÉSENCE SUR 75/7


Dernière édition par Elijah F. McGabe le Lun 22 Aoû - 13:18, édité 28 fois
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